Glissements de terrain induits par séismes : une étude en laboratoire

Les tremblements de terre sont l’un des principaux facteurs de déclenchement des glissements de terrain dans les régions montagneuses, entraînant souvent une dévastation généralisée et créant des risques géologiques à long terme. Par exemple, le tremblement de terre de Chi-Chi en 1999 à Taïwan a provoqué plus de 20 000 glissements de terrain, tandis que le tremblement de terre de Wenchuan en 2008 en Chine a provoqué plus de 60 000 glissements de terrain. La compréhension de la réponse sismique des zones de cisaillement granulaires - les structures géologiques clés qui contrôlent la stabilité des pentes (Figs. 1a & 1b) - est essentielle pour élucider les mécanismes à l’origine du déclenchement dynamique des glissements de terrain. Toutefois, les processus qui régissent la transition d’un mouvement lent à un glissement de terrain rapide restent mal compris.

Une équipe de chercheurs de l’Université de Technologie de Chengdu, de l’Université du Massachusetts et de l’Institut Langevin a mené des expériences de cisaillement pour étudier la physique fondamentale des gouges granulaires sous chargement dynamique (Figs. 1c-1f). Leurs résultats ont été publiés dans PNAS [1].


Figure 1 : (a) Illustration d’un glissement de terrain déclenché par des ondes sismiques. (b) Chargement dynamiques appliquées aux zones de cisaillement (c) Simulation d’un cisaillement sur une longue distance à l’aide d’un appareil annulaire. Trois scénarios sont observés pour le déplacement post-sismique (fluage), en fonction de la contrainte de cisaillement appliquée, le cycle de chargement dynamique et l’évolution de la résistance au cisaillement (incluant l’affaiblissement co-sismique et la cicatrisation post-sismique) : (d) Régime stable avec déformation négligeable ; (e) Régime métastable avec fluage limité ou bloqué ; et (c) Rupture catastrophique avec glissement accéléré.

Ces expériences révèlent non seulement un glissement sismique induit pendant une charge dynamique, mais aussi des degrés variables de fluage post-sismique avec l’augmentation des cycles de charge. Cela met en évidence les effets de l’affaiblissement sismique (dû à la fatigue de la zone de cisaillement induite par ondes) et de la cicatrisation post-sismique qui s’ensuit. Un état métastable, marqué par une forte augmentation du fluage post-sismique précède souvent l’instabilité de la zone de cisaillement, démontrant une transition déblocage d’un état solide à un écoulement granulaire. Cette transition peut servir de précurseur à une instabilité imminente des pentes.

Reference :
[1] Y. Li, W. Hu, Q. Xua, H. Luo, C. Chang, and X. Jia
Metastable state preceding shear zone instability : implications for earthquake-accelerated landslides and dynamic triggering
Proc. Natl. Acad. Sci. U.S.A 122, e2417840121(2025)

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